Une expérience de la mobilité augmentée

La vue est presque trop belle. Le lac Tegernsee, situé au sud de Munich, est pratiquement désert en ce jour d'automne, le soleil perce à travers les nuages et quelques vagues ondulent sur le rivage de gravier. Un chien saute dans l'eau froide, on entend son maître siffler pour qu'il revienne à terre. "Nous venons ici dès que nous le pouvons, pour recharger nos batteries", explique Nils Wollny, l'un des fondateurs et PDG de Holoride. Bien que Nils Wollny ait passé des années à travailler avec des mondes virtuels, des réalités augmentées et les opportunités de la numérisation, il apprécie "l'énergie et la magie que l'on ne trouve qu'ici". Et par "ici", le quadragénaire fait référence au lac Tegernsee en particulier, mais aussi au monde physique et "réel" en général. Mais qu'est-ce qui est réel de toute façon ? "Les générations Z et Alpha évoluent déjà davantage dans le monde numérique que nous ne pouvons l'imaginer. Les frontières deviennent de plus en plus floues."

En 2018, Nils Wollny a fondé Holoride GmbH avec deux partenaires et le soutien d'Audi. Leur vision : une start-up technologique agnostique et ouverte d'esprit qui redéfinit le divertissement en lien avec la mobilité. "À l'époque, je n'avais même pas de voiture ! Vivant dans le centre-ville de Munich, ma femme et moi n'en avions tout simplement pas besoin. Cependant, lorsque sa femme est tombée enceinte, leur point de vue a changé. "Nous nous sommes intéressés à la mobilité électrique et avons souscrit à un abonnement de voiture", se souvient Nils Wollny. "Nous étions juste curieux et voulions savoir si la mobilité électrique nous convenait." C'est ainsi que fonctionnent les nouvelles technologies. Vous devez d'abord les intégrer dans votre vie quotidienne avant de pouvoir vous faire une opinion. C'est en réalité la même chose avec Holoride. "Nous avons vite réalisé comment la conduite électrique nous avait changés de manière positive. L'expérience de conduite, le son caractéristique : nous étions plus détendus sur la route, et en général aussi en dehors de la voiture." Nils Wollny ne peut imaginer revenir en arrière, bien au contraire : "On commence à se demander comment a-t-on pu vouloir conduire autre chose ?"

Bien sûr, tout n'est pas parfait, et Wollny sait qu'il y a quelques défis à surmonter. "Au début, il y avait quatre bornes de recharge dans notre quartier et pratiquement aucune voiture électrique. C'était évidemment un grand avantage pour nous. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de voitures et seulement un nombre disproportionné de bornes de recharge." Et cela le dérange que l'on ait toujours besoin de méthodes de paiement différentes pour différents points de charge. Mais en tant que fondateur, il sait que la technologie a besoin de temps pour mûrir. "L'itération est inévitable dans ce domaine. Les gens surestiment souvent les nouvelles technologies au début, puis ils sous-estiment leur impact sur le long terme."

Nils Wollny aime se projeter dans l'avenir. Pour lui, les voitures offrent un grand potentiel au-delà de la technologie de conduite. "Au cours des dernières décennies, nous sommes passés de l'informatique fixe à l'informatique mobile. Les smartphones sont devenus une sorte d'icône." Selon lui, la prochaine grande étape sera l'informatique spatiale. Ce qui signifie : s'éloigner des écrans statiques et relier les objets numériques à des lieux physiques ou interagir avec le contenu numérique dans l'espace physique. Les voitures, avec leurs capteurs hautement développés, sont le moyen parfait pour cela, l'appareil spatial idéal. Les mots-clés sont réalité virtuelle, réalité augmentée et mixte, bien qu'ils diffèrent en termes de degré d'immersion. Toujours selon lui, Audi a déjà donné un petit aperçu de ce futur avec le concept Audi activesphere^*.

À un moment donné, le temps automnal s'installe au lac Tegernsee, et pendant qu'il attache Bommel sur la banquette arrière de l'Audi Q8 e-tron, Nils Wollny a une autre pensée. Il faut faire attention à ne pas submerger les gens. Avec Holoride, l'offre a été adaptée pour faciliter la prise en main par les personnes intéressées. En plus des jeux qui peuvent être joués à l'arrière avec un casque de réalité virtuelle et dont le contenu interagit avec les mouvements du véhicule, ils proposent désormais également la vidéo à la demande. "Les passagers qui utilisent ce service ne regardent plus leurs films sur une petite tablette, mais ils utilisent un casque qui capte également leur vision périphérique. Il s'agit d'une offre de divertissement, mais qui permet également d'éviter le mal des transports", explique Nils Wollny.

Malgré toute l'excitation suscitée par les possibilités techniques, il est important de ne pas perdre de vue "les personnes et les problèmes qu'elles rencontrent lorsqu'elles utilisent ces technologies". Car un jour ou l'autre, les gens se demanderont comment ils ont pu s'en passer. Exactement comme lorsque Nils Wollny a découvert la mobilité électrique.