Normalement, il n’aurait pas de temps à consacrer à des activités qui ne sont pas directement liées à sa carrière de skieur. La saison de Coupe du Monde battrait son plein, et Aleksander Aamodt Kilde, l’un des meilleurs dans son domaine, figurerait certainement parmi les favoris. Pourtant, rien n’a été vraiment normal pour le Norvégien depuis sa chute en ski en début d’année. Des mois de rééducation et de progrès sont derrière lui mais également des revers. Et puis, en octobre, il en a eu la certitude : la prochaine saison de ski se déroulera encore une fois sans lui. Son épaule blessée ne lui permet pas encore de reprendre la compétition.

Et pourtant, nous avons rencontré un homme résolument optimiste, qui semble voir le futur, et même le passé, sous un jour positif. « Il y a certainement un bon côté à ma situation. J’ai plus de temps pour préparer mon retour et m’assurer que je serai à 100% », explique-t-il tout en débranchant sa Nouvelle Audi S e-tron GT de la borne de recharge installée dans son garage. Le fait qu’il n’ait plus besoin d’aide pour se déplacer est un grand pas en avant, un privilège qu’il apprécie plus que jamais.

« Je mène une vie très mobile. Voyager pour le sport a toujours été essentiel pour moi », explique le Norvégien, alors qu’il fait monter son Audi sur la rampe raide du parking souterrain avec le son caractéristique des véhicules électriques. Le ciel au-dessus d’Innsbruck, où Kilde réside depuis plus de quatre ans, est clair et ensoleillé, tandis que les montagnes voisines se reflètent dans le pare-brise.

« Au début, après l’accident, c’était très difficile pour moi », confie-t-il. « Mon corps ne m’avait jamais imposé de limites auparavant. La question avait toujours été : qu’est-ce que je peux encore accomplir, jusqu’où puis-je me pousser ? Et soudain, je ne pouvais même plus manœuvrer un fauteuil roulant tout seul. » Encore moins conduire une voiture.

Au moins, conduire est de nouveau possible. « Pendant la saison de ski, je voyage toujours en voiture si possible. J’aime cette flexibilité de pouvoir partir quand je veux. » Pour Aleksander, la mobilité électrique n’est pas incompatible avec ce mode de vie. De retour en Scandinavie, il a longtemps conduit une Audi e-tron avant de passer à un modèle hybride rechargeable en Autriche. Aujourd’hui, il sillonne les rues et les virages du Tyrol au volant de son Gran Turismo blanc.

« Pour être honnête, en Norvège, je ne me suis jamais préoccupé des options ou de l’accès aux bornes de recharge. Ici, c’est un peu plus compliqué, surtout parce que je traverse souvent les frontières vers la Suisse, l’Italie ou l’Allemagne. » Il est donc ravi de pouvoir compter sur sa borne de recharge domestique. En regardant l’Europe dans son ensemble, il estime qu’il reste encore des efforts à faire en termes d’infrastructure. D’ici là, il peut cependant s’appuyer sur le support numérique intégré dans la Nouvelle S e-tron GT : « La GT me simplifie la vie, car la planification des itinéraires et des recharges est intégrée dans un seul et même système. »

Dans la gondole qui monte vers la Nordkette, Kilde revient sur cette période où la mobilité était à la fois un défi et un désir. « Je devais trouver quelque chose pour continuer à avancer, même sans vraiment pouvoir bouger », raconte-t-il en évoquant le temps qui a suivi son accident. Il a trouvé une solution dans un cours en ligne de la London School of Economics. « Je m’intéressais depuis longtemps à l’immobilier et aux investissements, alors je me suis dit : pourquoi ne pas profiter de ce temps pour en apprendre davantage ? Pendant huit semaines, Kilde est « retourné à l’école », comme il le dit lui-même. « J’ai apprécié apprendre. Et j’ai été surpris de voir à quel point je suis structuré aujourd’hui, comparé à l’époque où j’étais réellement à l’école. » Il se réjouit d’avoir ouvert une nouvelle perspective pour l’après-carrière. Mais, pour l’instant, il n’est pas question que celle-ci se termine de sitôt.

Un vent puissant souffle sur la Hafelekarspitze, montage au-dessus d’Innsbruck. De denses nuages, tantôt gris, tantôt bleu foncé, masquent par intermittence le soleil. Aleksander Aamodt Kilde n’y prête pas attention. Ici, même sans neige ni skis, il se sent à l’aise, libre d’être lui-même : un athlète tourné vers l’avenir. « Quand mon corps me dit d’y aller, rien ne peut m’arrêter. Ni les cours en ligne, ni les séminaires sur l’investissement. Je suis un skieur de compétition, et je veux le rester aussi longtemps et intensément que possible. » Pourtant, conduire semble être la seule chose capable de détourner son attention.