Une nouvelle révolution est en cours

Mattias, vous vous lancez dans une aventure très spéciale en pilotant un véhicule de rallye innovant, l'Audi RS Q e-tron¹, dans le légendaire Rallye Dakar. Quels sont vos premiers souvenirs liés aux rallyes et à Audi ?
Mattias Ekström : Je revois Stig Blomqvist au volant d'une voiture de rallye Audi dans les années 80. J'avais six ou sept ans, et Stig était une grande star en Suède. Son approche de la course a eu un impact considérable sur moi. Voir à quel point toutes ces équipes étaient passionnées par ce qu'elles faisaient a été la principale raison pour laquelle je suis devenu pilote de course moi-même. J'ai beaucoup de respect pour toutes les personnes qui évoluent dans le milieu du rallye.

Qu'est-ce qui différencie le rallye des autres sports automobiles ?
Pour moi, le rallye est le sport automobile le plus unique et le plus extrême. Je pense que c'est aussi le plus difficile. Par exemple, les routes, s'il y en a, sont souvent très étroites, ne laissant pratiquement aucune place à l'erreur. Non seulement les distances à parcourir sont très grandes, mais la surface et l'état du sol peuvent changer brusquement. L'équipement doit résister à ces conditions, et l'équipe tout autant ! La course automobile est toujours un sport d'équipe, mais c'est encore plus vrai pour le rallye dans lequel le rôle de votre copilote est décisif. Avec lui, vous devez avoir une relation presque symbiotique, le conducteur et le copilote ne doivent faire qu'un.

En parlant de copilote, vous avez Emil Bergkvist à vos côtés. Pourquoi lui et pas un autre ?
Cela fait dix ans qu'Emil participe à des courses de rallye, et il a même été champion du monde des rallyes junior. Il sait donc exactement ce que signifie conduire une voiture de rallye. Il s'est engagé dans mon équipe de sport automobile EKS et a réalisé d'excellentes performances. C'était une raison suffisante pour que je lui demande d'être mon copilote. Il est jeune, motivé et a soif de réussite, soit toutes les qualités nécessaires pour avoir une chance de faire un bon résultat au Rallye Dakar 2022.

Quelle expérience avez-vous du Dakar ?
J'y ai déjà participé une fois. Les journées sont incroyablement exigeantes. Vous vous réveillez le matin pour affronter des étapes de quatre à six heures sur des terrains très accidentés. Vous passez de pierres énormes qui volent dans tous les sens à de la boue, puis à du sable et des dunes. Et tout cela se fait à grande vitesse, donc ça peut devenir très difficile par endroits. C'est pourquoi il faut un véhicule capable de répondre à ces exigences. Le fait de découvrir comment vous réagissez dans des conditions aussi extrêmes est une vraie aventure humaine. Vous passez de la joie à la déception et inversement. C'est une épreuve chargée en émotions.

Alors que les autres équipes de pilotes Audi Sport ont participé au Dakar à plusieurs reprises et remporté un certain nombre de victoires, vous et Emil Bergkvist n'y avez participé qu'une seule fois. Est-ce un plus grand défi ou au contraire un avantage ?
L'expérience est très importante dans le sport automobile. Mais sur le Dakar, chaque jour est différent. On ne sait jamais à quoi s'attendre, et cette incertitude vous accompagne pendant les deux semaines. Le Rallye Dakar est sans aucun doute la compétition la plus difficile du sport automobile. Et du point de vue des pilotes et copilotes Audi Sport, concourir au volant d'une voiture équipée d'une transmission électrique sera complètement nouveau pour chacun de nous.

Vous avez évoqué le fait que l'Audi RS Q e-tron¹ est une toute nouvelle voiture de course, développée spécialement par Audi Sport pour le Rallye Dakar 2022. D'après vous, à quoi va ressembler le fait de concourir avec un moteur électrique² ?
Je pense que le moteur électrique² va améliorer nos performances, surtout dans les dunes. Comme la transmission électrique² n'a pas de boîte de vitesses, nous n'aurons pas à nous soucier des changements de vitesse. En même temps, les ingénieurs doivent relever un défi de taille : ils doivent s'assurer que la transmission peut supporter les chocs et que le véhicule est capable d'affronter toutes les conditions. Il n'y a pas d'arrêt au stand pour des réparations ou des ajustements rapides lorsque vous faites une course dans le désert !

Vous vous attaquez au rallye dit ultime. Qu’en pensez-vous ?
Oui, c'est vrai. Le Rallye Dakar est l'une des courses les plus longues, les plus difficiles et les plus dangereuses. Pour réussir, Il faut une voiture, un pilote, un copilote et une équipe vraiment solides. Ces deux semaines exigeront non seulement le maximum de la voiture et de l'équipe, mais elles constitueront aussi le test d'endurance ultime pour la transmission.

Qu'est-ce que ce nouveau chapitre signifie pour vous personnellement ?
Lorsque j'ai vu l'Audi RS Q e-tron¹ pour la première fois, j'ai été vraiment impressionné. Le sport automobile se caractérise par une innovation permanente et par l'objectif éternel d'avoir une longueur d'avance sur la concurrence. J'ai la chance de faire partie d'un nouveau grand chapitre de l'histoire du sport automobile chez Audi. Pour moi, c'est comme embarquer vers le futur.

Grâce à ses innovations, Audi a façonné et transformé le sport automobile. Quand vous pensez à l'influence d'Audi sur le monde du rallye, qu'est-ce qui vous vient à l'esprit ?
Avant qu'Audi ne mette au point le système quattro dans les années 1980, les quatre roues motrices n'étaient pas vraiment prises au sérieux dans le sport automobile. Mais en combinaison avec le moteur à cinq cylindres et le look de la voiture, c'était totalement révolutionnaire. Je suis certain que si Audi n'avait pas été impliqué dans les rallyes à cette époque, le quattro n'aurait pas connu un tel succès. La volonté de la marque de garder une longueur d'avance, de repousser les limites et de se lancer dans l'inconnu est probablement l'un de ses plus grands atouts. Le Rallye Dakar en est un excellent exemple. J'ai vraiment hâte de relever ce nouveau défi.

Revenons au Rallye Dakar : ne faut-il pas être un peu fou pour relever un tel défi ?
Je ne pense pas que ce soit une folie de défendre de nouvelles idées. Lorsque j'ai découvert le nouveau concept Audi pour le Dakar, j'ai compris qu'il s'agissait d'une nouvelle révolution. Ce qu'Audi entreprend est un signe de courage. Et je suis sûr que les fans de la marque et les autres se demandent si Audi peut vraiment conquérir le Dakar avec une transmission électrique et un nouveau concept car. Personne n'a encore la réponse à cette question. Mais Emil Bergkvist et moi-même nous battrons jusqu'au bout pour que notre voiture franchisse la ligne d'arrivée.